Soupçons à l’OMPI suite à la rectification de l’âge de son directeur général 18/08/2006 by William New, Intellectual Property Watch Leave a Comment Share this:Click to share on Twitter (Opens in new window)Click to share on LinkedIn (Opens in new window)Click to share on Facebook (Opens in new window)Click to email this to a friend (Opens in new window)Click to print (Opens in new window)Par William New. En faisant corriger sa date de naissance dans les registres administratifs de l’OMPI vingt ans après son premier contrat de travail, Kamil Idris, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a éveillé certains soupçons: pourquoi vingt ans après? Dans quel intérêt? Un représentant nous a confié que certains gouvernements, entre autres, cherchaient à obtenir la preuve que Monsieur Idris a inscrit délibérément la mauvaise date de naissance sur des documents officiels tels que visas, etc. Lorsqu’il a été engagé à l’OMPI, il y a vingt ans, Idris a été victime d’une simple faute de frappe: la personne qui a enregistré sa date de naissance a inversé les deux derniers chiffres et inscrit 1945 au lieu de 1954, comme l’a confirmé une porte-parole de l’OMPI, ajoutant que cette erreur a été corrigée depuis. Reste à savoir pourquoi Monsieur Idris a toléré cette erreur pendant vingt ans ou pour quelle raison il ne l’a pas fait corriger. Mais la porte-parole interrogée a affirmé qu’aucune limite d’âge n’était imposée aux candidats au poste de directeur général de l’OMPI; Monsieur Idris aurait donc dans tous les cas pu conserver son poste au-delà de l’âge standard de la retraite aux Nations Unies, à savoir 60 ou 61 ans. Un courrier envoyé en juin à l’OMPI par le Corps commun d’inspection des Nations Unies, auquel Intellectual Property Watch a eu accès, mentionnait que l’organe indépendant avait reçu la confirmation que la date de naissance incorrecte apparaissait à plusieurs reprises sur différents documents. Mais la grande question est de savoir si ce réveil tardif est intentionnel et pourrait dissimuler quelque intérêt peu louable. Le secrétariat de l’OMPI affirme le contraire. Mais des représentants de l’OMPI et certains Etats membres ont exprimé leur contrariété suite à l’annonce de la nouvelle et spéculé sur les motifs de cette correction. Des rumeurs avancent notamment que Monsieur Idris pourrait empocher la coquette somme d’un million de francs suisses ($812,000) en rajeunissant de neuf ans dans le système des Nations Unies. L’argument qui sous-tendrait cette supposition est le suivant: Monsieur Idris pourrait continuer à recevoir son salaire après son départ de l’OMPI, et ce jusqu’à l’âge de la retraite, ce qui expliquerait son empressement tardif à corriger les neufs années supplémentaires qu’on lui avait imputées. Une proposition d’introduction de cette indemnisation aurait été intégrée à une proposition du secrétariat de l’OMPI à la réunion du mois de juin du comité de coordination, l’organe exécutif des Etats membres de l’OMPI. Et bien que les Etats membres aient rejeté la proposition, il semblerait que cette pratique se soit déjà imposée. Un autre argument aurait par ailleurs pu motiver Monsieur Idris: avec neuf ans de moins, il pourrait être plus aisé pour le directeur général de conserver son poste au-delà du mandat actuel, qui prend fin en 2009. S’il est reconduit, il ne serait amené à démissionner que si la proposition de limiter à deux le nombre de mandats autorisés était déposée et acceptée par 75% des membres. Kamil Idris a été nommé directeur général en 1997 (à l’âge de 43 ans). La porte-parole de l’OMPI a catégoriquement démenti les accusations, en rappelant qu’aucune limite d’âge n’était imposée. Et d’ajouter: «la rectification n’aura aucune conséquence sur l’avenir de Monsieur Idris en tant que directeur général de l’OMPI», sa réélection étant du ressort des Etats membres. Par ailleurs, a-t-elle affirmé, «Monsieur Idris ne pourrait tirer aucun bénéfice financier de la rectification de sa date de naissance, qui n’est autre qu’une simple erreur administrative», ajoutant que «toutes les formalités nécessaires pour que l’erreur soit systématiquement corrigée ont été entreprises par les organes concernés, à savoir la Caisse communes des pensions du personnel des Nations Unies et les autorités suisses compétentes.» La porte-parole assure en outre que la correction demandée par Monsieur Idris entraînera, au contraire, une réduction considérable du montant de sa pension et fait remarquer que, «loin de profiter financièrement de sa position de directeur général, Monsieur Idris a toujours refusé le salaire auquel il avait droit en tant que secrétaire général de l’Union international pour la protection des obtentions végétales (UPOV), dont le siège est à l’OMPI». 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